Si vous voulez prendre un nom de domaine, et en particulier chez un registrar américain, vous devez prendre quelques précautions pour éviter les mauvaises surprises.
Le domain name tasting est une activité qui consiste à acheter les noms de domaines que les gens recherchent.
Lorsque vous voulez prendre un nom de domaine, vous vous rendez habituellement sur le site d’un hébergeur pour vérifier sa disponibilité. Bonne nouvelle pour vous, le nom de domaine est libre mais comme c’était juste pour tester sa disponibilité, vous vous dites que vous allez le prendre dans quelques jours.
Le jour de l’achat, vous vérifiez que le domaine est toujours disponible… et la vous voyez qu’il vient juste d’être pris par quelqu’un d’autre. Cela se confirme en visitant le domaine, vous voyez une page remplie de pub ou vous apprenez que le nom de domaine est en vente pour une somme nettement supérieure à celle d’un achat normal.
Il est possible que quelqu’un ait pris le nom de domaine par une coïncidence fâcheuse, mais si vous étiez à la recherche d’un nom « peu courant », cela est très peu probable. Le domain name tasting est une « registration » intentionnelle de votre nom de domaine par un tiers.
Le domain name tasting est exercé par certains registrars qui ont décidés de prendre les noms de domaine dont la disponibilité est vérifiée par les utilisateurs de leurs services. Ces compagnies achètent et gardent le domaine quelques jours, puis elles regardent si il y a du trafic sur celui-ci ou si il y a d’autres demandes de registration pour ce domaine. Si il y a peu de trafic ou aucune nouvelle demande pour le domaine, ils le laisse tout simplement tomber.
Tout ce système est garantit sans aucun cout pour le registrar. En effet, il y a une « grace periode » de 5 jours pour les registrars de la part de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) : si ceux-ci annulent le domaine pendant cette période, il ne leur en coutera rien. Cela implique qu’ils peuvent prendre les domaines que les gens recherchent puis vérifier si celui-ci peut leur rapporter plus d’argent que le cout de l’achat (habituellement de $3 à 6$ pour les registrars). Si le domaine leur parait « lucratif », ils le gardent et le remplissent de publicités.
Bob Parson (fondateur de goDaddy) :
« In February 2007, 55.1 million domain names were registered. Of those, 51.5 million were canceled and refunded just before the 5 day grace period expired and only 3.6 million domain names were actually kept. » source
Qui pratique le domain name tasting ?
Top 10 des registrars aux USA en avril 2006 (ces chiffres étaient plus marquants pendant cette période qu’aujourd’hui).
Si vous regardez le nombre de « Gain » et de « Loss » des registrars surlignés, vous verrez des chiffres très étranges. Ces registrars possèdent un nombre de noms de domaine registrés et perdus très important par rapport au nombre de domaines qu’il possèdent déjà, bizarre non ?
Le domain name tasting touche plus particulièrement les États-Unis, car c’est la où il y a le plus grand nombre de noms de domaine. La France et ses registrars (OVH, Gandi, Amen, etc) ne pratiquent pas ce domain name tasting quelque peu « crapuleux ».
En revanche, il y a quand même un risque lorsque l’on vérifie un nom de domaine chez n’importe quel registrar. Il semblerait que l’ICANN qui s’occupe entre autres choses de gérer le système de nom de domaine de premier niveau pour les codes génériques (gTLD) et les codes nationaux (ccTLD) revende ses logs de demandes de noms de domaine. (à vérifier, si quelqu’un à des informations la dessus)
A lire : « How to track down domain tasters« .
Alors pour éviter les domain tasters ou tout autre malheureuse coïncidence :
- Vérifier la disponibilité d’un nom de domaine via des registrars qui ne pratiquent pas le domain name tasting.
- Ne pas vérifier la disponibilité d’un nom de domaine si l’on n’est pas prêt à l’acheter immédiatement.
- Prendre le domaine immédiatement lorsqu’il est libre.
- Si le nom de domaine a été pris, éviter de visiter le domaine en question ou de re-vérifier sa disponibilité pendant ces 5 jours de grâce.
Je ne connaissais absolument pas cette pratique, mais ça me paraît vraiment révoltant.
Je n’en pense pas moins, il devient de plus en plus difficile de trouver un .com libre sur des mots simples et je ne parle même pas des domaines libres en 4/5 lettres qui n’existent plus. On a affaire à de vrais spéculateurs/dealeurs de noms de domaine.